Une scène dans le parc de la Gatineau au Québec, qui se trouve sur un territoire anichinabé algonquin non cédé.
Écrit par Lauren-Rose Stunell
Boozhoo – Bonjour!
Vous connaissez peut-être la langue anishinaabemowin comme l’ojibwé ou même le chippewa. Les dialectes de cette langue algonquienne sont parlés par les Anichinabés principalement du Manitoba au Québec, avec une forte concentration dans la région des Grands Lacs et des populations de locuteurs aussi loin à l’ouest que la Saskatchewan et l’Alberta. L’anishinaabemowin est également parlé dans le Michigan, le Wisconsin, le Minnesota, le Dakota du Nord et le Montana aux États-Unis. C’est l’une des langues autochtones les plus parlées sur l’île de la Tortue (Amérique du Nord).
Il est important de reconnaître que l’anishinaabemowin appartient à la famille unique des langues algonquiennes qui comprend de nombreuses autres langues autochtones, chacune ayant ses propres dialectes, particularités et caractéristiques. La culture et le patrimoine des peuples algonquins sont riches de traditions orales, de récits, de cérémonies sacrées, d’enseignements basés sur la terre et de créativité, comme l’ornementation avec des perles (perlage) et des piquants de porc-épic (piquage).
Une façon moderne d’apprendre l’anishinaabemowin
Grâce à la technologie moderne et aux médias sociaux, il est devenu plus facile pour les élèves et les autres Canadiens d’accéder aux langues autochtones et d’entendre ceux et celles qui parlent et partagent leur langue maternelle. En tant qu’éducateurs et éducatrices, nous luttons souvent contre l’utilisation des médias sociaux dans nos salles de classe; cependant, je vous mets au défi de trouver un moment pour célébrer la technologie moderne et demander aux élèves de faire des recherches sur des gardiens et gardiennes du savoir autochtone et des Aîné(e)s qui communiquent en ligne sur leur culture. Écoutez-les et apprenez d’eux/elles dans votre classe pour devenir de meilleures personnes issues des traités où que vous demeuriez.
James Vukelich Kaagegaabaw, @jamesvukelich sur TikTok, est l’un de mes préférés auprès duquel j’ai eu l’honneur d’apprendre. James est un conférencier, auteur et créateur numérique d’origine ojibwée vivant au Minnesota. Je le suis pour découvrir de nouveaux mots et de nouvelles phrases sur mon propre chemin vers la réconciliation. J’aime le fait d’avoir la possibilité d’apprendre non seulement de nouveaux mots, mais aussi leur prononciation correcte.
Image : capture d’écran de cette vidéo sur le compte TikTok de James
En plus de la langue, James partage également les sept enseignements des grands-pères et les treize lunes des grand-mères. Veuillez vous familiariser avec ces sujets avant de commencer l’activité en classe. Ces magnifiques enseignements peuvent créer un environnement de classe inclusif pour tous les apprenants, en particulier vos élèves autochtones.
Les baies de cœur : une douce connexion entre l’anishinaabemowin et les enseignements basés sur la terre
Description de la leçon
À la fin de cette leçon, les élèves pourront reprendre le récit et les enseignements à l’origine des baies de cœur. Ils se familiariseront par eux-mêmes avec l’appel à l’action no 13, qui demande au gouvernement du Canada « de reconnaître que les droits autochtones comprennent les droits linguistiques autochtones ». À partir des sept enseignements des grands-pères et des treize lunes des grand-mères, les élèves développeront une compréhension et une appréciation des récits, des traditions et des remèdes autochtones. Ils pourront reconnaître l’importance culturelle de ces aspects et comprendre comment ils ont été transmis de génération en génération. Les élèves apprécieront la riche histoire et les connaissances que les communautés autochtones ont préservées et continuent de transmettre grâce à des langues uniques telles que l’anishinaabemowin.
Contenu
- Les enseignant(e)s peuvent choisir d’allouer du temps aux élèves sur leur téléphone pour parcourir la page TikTok de James. Après cet exercice, chaque élève peut enseigner à la classe un nouveau mot appris de lui. Gizhawenimin est personnellement mon préféré, qui servira d’introduction à la leçon. Les enseignant(e)s avec des élèves plus jeunes peuvent montrer sa page en utilisant un écran ou un tableau blanc électronique.
- Qui sont les Anichinabés? Les enseignant(e)s devraient montrer à leur classe cette vidéo de trois minutes Who are the Anishinabek? de la nation anichinabée pour leur présenter les gens dont ils apprendront la langue. Veuillez noter que cette vidéo est unique au Canada, mais que les terres des Anichinabés s’étendent sur l’île de la Tortue (Amérique du Nord) jusqu’aux États-Unis.
- Les enseignant(e)s peuvent commencer par demander comment dire « Je t’aime » dans la langue cible. Lancez une discussion en classe dans la langue cible sur les façons dont nous montrons de l’amour aux autres et les raisons pour lesquelles l’amour est une valeur importante. Les enseignant(e)s peuvent discuter de l’amour dans différentes relations ou différents environnements et de la façon dont il peut différer de l’amour de soi ou de l’amour pour la terre.
- Ensuite, les enseignant(e)s peuvent familiariser les élèves avec les sept enseignements des grands-pères et les treize lunes des grand-mères.
- Pour en savoir plus sur les baies de cœur, montrez cette vidéo de James pour présenter aux élèves ce nouveau mot en anishinaabemowin. Le mot ode’imin signifie « baie de cœur » ou, comme nous la connaissons, « fraise ».
- Les enseignements partagés avec moi expliquent que la fraise est le seul fruit dont les graines sont à l’extérieur, démontrant et enseignant la vulnérabilité. Les « baies de cœur » nous offrent un enseignement sur la communauté et l’amour. Les élèves peuvent parler de leur compréhension de l’amour, et les enseignant(e)s peuvent souligner l’importance de partager ces enseignements et d’apprendre de nouveaux mots en anishinaabemowin en lien avec les appels à l’action.
Appel à l’action no 13 et extension de l’activité
La Commission de vérité et réconciliation du Canada demande au gouvernement du Canada « de reconnaître que les droits autochtones comprennent les droits linguistiques autochtones ». Cet appel à l’action est le fondement du plan de leçon et peut être utilisé pour approfondir les compréhensions et enrichir l’activité pour les élèves plus âgés. Les enseignant(e)s peuvent choisir d’accroître les compétences des élèves dans cette langue en explorant les leçons d’apprentissage linguistique sur le portail Web Anishinaabemdaa. Cette ressource est excellente non seulement pour apprendre la langue, mais aussi pour comprendre l’histoire et la culture à l’origine de la langue ainsi que ceux et celles qui la parlent.