Les concepts clés et les incidences sur l’enseignement des langues
Des acteurs sociaux
Au cœur de l’approche actionnelle se trouve la vision innovante de l’utilisateur/apprenant en tant qu’« acteur social », c’est-à-dire une personne qui exerce une action ou, plus simplement, qui agit avec intentionnalité pour accomplir des tâches (Bandura, 2001) dans un contexte social. Cela a marqué un changement majeur dans l’enseignement des langues, qui est passé d’un processus linéaire axé principalement sur les structures linguistiques à un processus organisé autour de la réalisation de tâches collaboratives de la vie réelle dont l’objectif premier n’est pas la langue (Conseil de l’Europe, 2020). Avec l’approche actionnelle, les utilisateurs/apprenants ne font pas simplement apprendre la langue, ils la vivent.
Considérer les utilisateurs/apprenants comme des « acteurs sociaux » les place au centre de l’apprentissage. Cela suppose de les impliquer activement dans le processus d’apprentissage et de leur permettre d’utiliser toutes leurs ressources pour accomplir la tâche. Il faut aussi reconnaître la nature sociale de l’utilisation de la langue, dans laquelle le sens est co-construit, ainsi que l’interaction entre les dimensions sociales et individuelles dans le processus d’apprentissage (Conseil de l’Europe, 2020).
Le schéma descriptif
L’approche actionnelle est ce qui donne vie au schéma descriptif du CECR.
Le schéma descriptif fournit un langage commun pour parler des compétences langagières globales, en décrivant ce qui est présent dans la communication de la vie réelle. Dans une situation de communication, les compétences générales sont combinées à des compétences langagières (c.-à-d. linguistiques, sociolinguistiques et pragmatiques). Les utilisateurs/apprenants font appel à leurs compétences dans diverses conditions et contraintes pour s’engager dans des activités langagières tout en utilisant des stratégies pour accomplir des tâches (Conseil de l’Europe, 2020). Les activités et les stratégies langagières sont présentées selon quatre modes de communication dans le CECR : la réception, la production, l’interaction et la médiation.
Les descripteurs illustratifs
Chacun des modes de communication – réception, production, interaction et médiation – comporte des descripteurs illustratifs organisés en échelles. Ces descripteurs montrent ce qu’un utilisateur/apprenant peut typiquement faire aux différents niveaux du CECR (A1, A2, B1, B2, C1, C2), apportant ainsi une perspective d’atout à l’enseignement des langues. Pour cette raison, les descripteurs sont souvent appelés des descripteurs « Je peux (faire) ». Il s’agit d’exemples ouverts et incomplets qui ne sont pas censés être obligatoires ni fournir une liste exhaustive.
Les descripteurs sont au cœur de la création d’une tâche, servant de point de référence pour l’élaboration du contenu.
Les tâches
Comme il est décrit ci-dessus, dans l’approche actionnelle, les utilisateurs/apprenants agissent (c.-à-d. passent à l’action) pour accomplir des tâches. Voici les éléments clés figurant dans une tâche de l’approche actionnelle :
- Les apprenants sont considérés comme des « acteurs sociaux » agissant dans des situations d’apprentissage réelles, authentiques et signifiantes.
- L’action a un but précis, avec une application dans la vie réelle.
- Il y a un produit final ou un artefact.
- Les apprenants traitent des textes et des expériences authentiques de la vie réelle.
- Il y a des conditions et des contraintes.
- Il y a collaboration.
- Les apprenants puisent dans toutes leurs ressources et les développent.
- Les apprenants font des choix, réfléchissent et agissent de façon stratégique (Hunter et al., 2019).